Dossier du film : « Deux fronts, une résistance : Vercors, Varsovie 1944 »

Alexandra, une jeune femme française d’origine polonaise, vit à Paris. Passionnée par l’histoire et les liens qui unissent la France et la Pologne dans leur lutte contre l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale, elle décide de partir sur les traces de ces événements.

Son périple va la conduire à travers les routes du Vercors en France et jusqu’à Varsovie en Pologne.

A l’été 1944 : tandis que les Alliés débarquent en Normandie et que l’Armée rouge avance à l’Est, deux résistances héroïques s’élèvent contre l’occupant nazi, dans les montagnes du Vercors et au cœur de Varsovie.

Alexandra et Florian rencontre le résistant du Vercors Paul Borel

Pour l’heure, Alexandra quitte Paris pour le Vercors, ce massif montagneux devenu l’un des symboles les plus emblématiques de la Résistance en France. Dès les premières années de la guerre, de jeunes hommes et femmes rejoignent les maquis pour se cacher et organiser la lutte clandestine. Le plateau du Vercors devait devenir une forteresse naturelle, un véritable cheval de Troie, prêt à accueillir des commandos aéroportés alliés. Nom de code : le plan Montagnard.

Le film aborde aussi une histoire méconnue du Vercors. Les murs d’un hôtel de Villard-de-Lans hébergeaient un lycée, avec près de huit cent jeunes polonais, réfugiés, soldats démobilisés, prisonniers évadés. En effet, depuis 1939, la Pologne a été envahie par les troupes nazies et soviétiques. Détruire la nation toute entière, effacer sa culture, éliminer ses élites, tel fut le but de l’ennemi. Anéantie par tant d’arrestations, de persécutions, de déportations, la population polonaise s’est enfuie massivement et a quitté le pays. Le gouvernement polonais en exil à Londres avait décidé de créer au Vercors le lycée Cyprian-Norwid qui était alors un lycée de résistance morale, culturelle, militaire, le seul établissement libre d’enseignement secondaire polonais en Europe occupée.

Étudiantes polonaises au Vercors

Mais l’histoire prendra une tournure tragique. À l’été 1944, alors que l’espoir de la libération grandit, les forces allemandes lancent une offensive implacable contre le Vercors, mobilisant parachutistes, blindés et aviation. Le rêve d’une résistance victorieuse se heurte à la brutalité de la guerre, laissant derrière lui des villages en ruines et des maquisards décimés.

Rencontre d’un résistant de l’Armia Krajowa à Varsovie

Alors qu’Alexandra achève sa marche sur ces sentiers où se sont mêlés courage et sacrifice, son regard se tourne déjà vers sa prochaine destination, une autre terre de résistance : Varsovie. L’insurrection de Varsovie, déclenchée le 1ᵉʳ août 1944 par l’Armia Krajowa (AK), l’armée résistante de l’intérieur polonaise, visait à libérer la capitale de l’occupation allemande avant l’arrivée de l’Armée rouge soviétique. Malgré une préparation minutieuse, les insurgés, souvent mal armés, durent affronter des forces allemandes bien équipées. Les combats acharnés se prolongèrent pendant 63 jours, jusqu’au 2 octobre 1944. L’absence de soutien effectif des Alliés, notamment de l’Union soviétique, contribua à l’échec du soulèvement. Les pertes furent lourdes : environ 18 000 combattants polonais et entre 150 000 et 200 000 civils périrent, tandis que la ville fut presque entièrement détruite par les représailles allemandes.