Réalisation : André Bossuroy en collaboartion avec l’historien Joël Kotek.
Synopsis du film
Dans les années 1930, l’Union soviétique est plongée dans une période de bouleversements majeurs alors que le régime de Joseph Staline impose une collectivisation forcée des terres agricoles pour financer le développement industriel de l’URSS. En Ukraine, considérée comme le grenier à blé de l’URSS, cette politique provoque une désorganisation totale de la chaîne de distribution des grains.
Face à l’opposition croissante des paysans ukrainiens, qui se révoltent contre cette collectivisation, le régime soviétique réagit avec brutalité. Les « brigades de fer », composées de membres du parti communiste et de la police politique, sont envoyées pour réprimer les paysans. Les exploitations accusées de cacher des « koulaks », ces paysans qui se sont enrichis, selon le Kremlin, ou de ne pas remplir les quotas de production sont inscrites sur le « tableau noir », les condamnant à la privation totale de nourriture et à la confiscation de leurs biens. Simultanément, les communistes menaient une campagne déterminée à détruire la culture religieuse et ses symboles, icônes piétinées, églises pillées et incendiées.
En réponse à l’opposition des paysans, Staline intensifie les réquisitions et les sanctions. La famine en Ukraine prend une tournure particulière en octobre 1932 et février 1933, devenant un outil délibéré de répression pour soumettre la population ukrainienne. Les paysans meurent de faim par millions, certains succombant à des actes de cannibalisme. Les traces de cette tragédie sont effacées par le régime qui tente ensuite de cacher l’ampleur de son crime.
La violence et la terreur avaient pour objectif de briser non seulement la résistance physique des paysans ukrainiens, mais aussi leur identité en tant que peuple. Cependant, face à cette tentative de négation de leur droit à exister, les Ukrainiens ont opposé une résistance qui transcendait la survie : celle de leur identité nationale, culturelle et spirituelle.
Le régime de Staline a cherché à étouffer l’Ukraine, à la réduire au silence par la faim et la répression. Mais au lieu de cela, il a éveillé une conscience nationale encore plus forte. Les Ukrainiens ont puisé dans les profondeurs de leur culture et de leur histoire pour opposer à cette tentative de destruction une affirmation vibrante de leur identité. Leurs traditions, leur langue, leur foi, leur art et leur solidarité sont devenus des armes dans cette lutte pour leur droit à exister.
C’est dans cette résistance silencieuse, mais puissante, que le peuple ukrainien a trouvé la force de survivre à l’une des épreuves les plus terribles de son histoire.
L’histoire tragique de l’Ukraine, marquée par la famine orchestrée par Staline dans les années 1930, trouve un écho troublant dans la guerre que mène actuellement la Russie de Poutine contre l’Ukraine. Ce parallèle historique révèle une continuité inquiétante dans les tentatives de la Russie de nier l’identité et la souveraineté de l’Ukraine.
« L’Ukraine est un peuple européen, et son avenir au sein de l’Union européenne est une aspiration naturelle, portée par une histoire commune et des valeurs partagées. » (Joël KOTEK)